
Le Centre (situé à Lobozounkpa) continue avec son projet d’accompagner les jeunes artistes contemporains et plasticiens dans leur carrière. L’objectif est de leur offrir un cadre de recherches, de documentation et de présentation de leurs œuvres. Dans la soirée du mercredi 28 juillet 2021, c’est la danseuse franco-camerounaise Betty Tchomanga qui est reçue en présence du public pour présenter son parcours, ses choix esthétiques et thématiques.
Présentation de parcours, discussion avec le public et performance devant le public : c’est par cette méthodologie qu’au cours de la rencontre dénommée « artiste en présence », Betty Tchomanga a présenté sa pièce « Mascarades » et expliqué ses choix esthétiques et thématiques.
Partie de deux pistes de réflexion, Betty Tchomanga a créé en 2020 « Mascarades » en optant pour un choix thématique et esthétique bien pensé. « J’étais partie de deux choses pour créer cette pièce. La première chose, c’était de créer une danse à partir d’un seul mouvement qui serait un saut duquel émergent des thématiques, des réflexions, des personnages, etc. L’autre chose sur laquelle je voulais travailler, c’était ‘’Mami Wata’’ », a expliqué la professionnelle de danse contemporaine, pour rappeler le contexte de création de sa pièce.
Ainsi, avec une danse ‘’solo’’, Betty Tchomanga interprète, chorégraphie et crée dans « Mascarades » des figures variées. Elle y lie à la fois l’imaginaire à la divinité « Mami Wata », la déesse des eaux, une figure de sexualité, de la profondeur des nuits et de pouvoirs aussi bien fascinants que fantastiques.
Tout en interprétant la pulsation et l’oscillation de cette divinité, la danseuse crée un aspect chorégraphique et laisse des réflexions naître dans la tête du spectateur. Cette oscillation du corps, se demande le public, permet-elle de résister ? Faut-il osciller pour se sauver ? Osciller pour mourir ? Osciller pour exister ? Tant d’interrogations dans la tête du spectateur et qui nourrissent d’autres réflexions. Présente à la rencontre, la danseuse béninoise Rachelle Agbossou loue et félicite Betty Tchomanga pour l’énergie qu’elle dégage pendant sa performance.
Impressionnée par les caractéristiques hybrides de la divinité « Mamiwata », Betty poursuit encore ses recherches sur cette divinité afin de présenter les fruits de sa créativité.
Selon les explications de Carolle Ahodékon, chargée de communication au Centre, « Betty Tchomanga est en résidence au centre pour un moment. Elle va rencontrer des artistes au cours de ses recherches et à la fin du projet elle présentera son travail ».
Il faut souligner qu’en dehors de la pièce solo, Mascarades, Betty Tchomanga travaille aussi sur une pièce pour trois interprètes dont le titre est provisoirement intitulé « Wildefire ». Et elle s’intéresse à d’autres thématiques dont l’eau, le feu, la terre etc., des thématiques qui sont chacune reliées à une divinité dans la culture vodoun.
Laisser un commentaire