A l’issue du conseil des ministres tenu le 3 juin 2020, l’État sénégalais a affecté un montant de 3 milliards de francs Cfa au secteur des arts et de la culture, dans le cadre du Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES). Après travaux des différentes commissions de répartition, le montant qui revient à la discipline de la danse ne semble pas réjouir ses acteurs dont l’École des Sables porte la voix à travers une lettre ouverte.

50 millions ! C’est ce qui revient au sous-secteur de la danse après répartition des 3 milliards de francs Cfa. Un traitement qui n’est pas du goût des acteurs de cette discipline dont l’effectif s’estimerait à 5 mille au Sénégal. Face à cet état de choses, les responsables de l’École des Sables, une structure de formation dont la réputation transcende les frontières de la Teranga, donnent le ton à travers une lettre ouverte relayée par la page Facebook de l’école ce 24 juin. Voici un extrait de ladite lettre :

« L’Ecole des Sables, représentée par ses fondateurs Germaines Acogny & Helmut Vogt, a reçu la nouvelle en ce qui concerne la création et la diffusion du Fonds Force Covid 19 au Sénégal. Et faisant partie de l’industrie de la danse, nous apprécions et remercions l’État pour ce soutien, qui aidera la vie de beaucoup de professionnels de l’art en difficulté.

Nous comprenons que la distribution de ces fonds a été un sujet de beaucoup de discussions au cours des dernières semaines et des décisions pas faciles ont dû être prises.

Avec tout notre respect, nous ne comprenons pas en particulier en ce qui nous concerne, l’allocation souvent beaucoup plus élevée des fonds à d’autres formes d’art que la danse.

Ce choix a inquiété et déçu la majorité des professionnels de notre secteur. La danse joue un rôle aussi important, si pas plus, que tous les autres secteurs de notre culture si riche. C’est pour cette raison que nous demandons de revoir la distribution des aides accordées et de prendre des décisions plus justes… »

La répartition de ce fonds alloué au secteur des arts et de la culture du Sénégal est ce qui préoccupe le plus les acteurs culturels et artistes du pays ces derniers jours, ainsi que l’autorité de tutelle. Abdoulaye Diop, ministre de la culture et de la communication a donné comme mot d’ordre que les premiers bénéficiaires puissent disposer de leur argent le plus tôt possible. Et d’ores et déjà, chaque discipline s’organise afin de pouvoir jouir de cette aide.

Les artistes plasticiens, quant à eux, dès le lendemain de la décision du pouvoir central, ont fait une proposition spéciale au gouvernement pour la gestion du fonds en leur sein. Ces derniers préfèrent céder de leurs œuvres à l’État en guise de vente. Ce qui selon eux inscrira leurs créations dans la postérité et compensera le marché manqué de Dak’art la biennale de Dakar. Une proposition qui a reçu l’assentiment de l’autorité et un appel à candidature est en cours aux fins d’acquisition d’œuvres d’art pour le domaine privé artistique de l’État. Même si à ce niveau aussi, certaines voix de désaccords s’expriment, cette trouvaille semble être la panacée au regard de la majorité.

La Rédaction

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